
Un secret d’histoire…
Un château qui ne ne visite pas, on respecte. Un château qui se visite et ne se photographie pas, on se dit tout de même qu’on a payé l’entrée et qu’il existe une forme de « publicité » de l’intérieur. Un château abritant une telle collection privée, on se dit que, finalement, c’est trop intime pour être partagé. Donc, au final, c’est aussi bien comme cela. Donc, on respecte et on visite une magnifique collection privée, témoignage de la passion d’un homme pour le patrimoine.

D’autant plus que Jean-Louis Remilleux, actuel propriétaire et producteur de nombreuses émissions TV de Stéphan Bern, dont Secrets d’histoire, n’est pas du genre à empiler les trésors. La maison voit défiler certaines acquisitions et le portrait qui trônait là hier peut très bien se retrouver demain chez vous au gré des enchères. Aussi, un peu d’histoire, sans photo, et beaucoup de jardin remarquable, se clôturant par une surprise extraordinaire.

Comme souvent dans cette région, tout commence par une maison forte au Xe siècle. Fermez les yeux. La tour, les douves, le pont-levis, la princesse qui a un voile de six mètres de long, mais pas de chauffage central dans les parties communes…vous y êtes !


En 1709, on rase l’affaire et il faut attendre 1750 pour qu’un architecte, Edme Verniquet, s’attaque à la façade méridionale remarquable de l’édifice et au parc de 35 hectares. Le XXe siècle voit l’épopée de l’amélioration de l’ensemble et, en 2012, Jean-Louis Remilleux acquiert la propriété. Vide. Encore un, me direz-vous !

La construction, c’est un corps principal, rectangulaire, flanqué de deux tours circulaires et, côté sud, de courtes ailes en retour d’équerre. La bibliothèque, de style troubadour avec des boiseries en loupe d’orme et une cheminée en marbre, vous laissera un souvenir majestueux de l’endroit.
Une large allée, ponctuée de buis taillés, conduit au château et l’environnement, classé jardin remarquable en 2005, est composé d’une roseraie, d’un jardin français, d’un parc à l’anglaise, d’un étang, d’une grotte et d’un parc boisé.


Sans oublier le potager ! Il a été installé sur les terres fertiles du cimetière d’un monastère qui était voisin du château.


Tout est classé aux Monuments Historiques, y compris la serre du XIXe s., contiguë à la roseraie.








La roseraie se situe sur l’ancien potager et a été aménagée par Achille Duchêne en 1830, face à l’orangerie (qui était l’ancien réfectoire du monastère).






La grotte est une invention de Verniquet pour dévier la source sur laquelle était implanté le château et créer une fausse rivière alimentant l’étant du parc à l’anglaise.





Le clou du spectacle se situe au niveau des communs, abritant la billetterie.




Celles et ceux qui auront souhaité commencer la visite par le traditionnel petit tour aux toilettes de précaution, ne se doutent pas qu’ils termineront leur périple argumenté par cette même porte. Et ce n’est pas rien :








Conçu par Cicéri, Jacques Offenbach composa la Valse Triomphale de Digoine dans ce théâtre et Sarah Bernhardt y répéta « L’Aiglon » d’Edmond Rostand. Le comte de Chabrillan, propriétaire au milieu du XIXe s., rêve ainsi d’installer son théâtre à l’italienne comme ceux qu’ils fréquente assidûment lors de ses visites à Paris. Le comte de Chabrillan était très introduit dans toute la bonne société parisienne. Au passage, lors de la visite commentée de l’intérieur du château, vous croiserez le portrait de la comtesse de Chabrillan, acquis par Jean-louis Remilleux lors d’une vente aux enchères.
Digoine est un très beau château de Saône-et-Loire à découvrir et à soutenir. Le théâtre sera prochainement restauré et ouvert aux représentations.




Château de Digoine, 71430 PALINGES
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